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Dégâts du gel sur céréales d'hiver François Jacques (54) : « La moitié des blés à ressemer en Lorraine »

Dans la région Lorraine, les cultures se réveillent à peine. Et alors que les producteurs misaient sur le froid comme facteur expliquant l'absence de redémarrage des parcelles, la situation se révèle et le bilan s'aggrave à mesure que le temps passe.

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En Lorraine, un tiers des agriculteurs sont couverts par une assurance contre les
aléas climatiques, soit la moitié des surfaces touchées par le gel. (© Terre-net Média)

François Jacques, agriculteur en Meurthe-et-Moselle, évoque la situation des céréales en Lorraine alors que « les cultures se réveillent à peine ». A mesure que les jours passent, les conséquences du gel de février sur les céréales d’hiver s’aggravent. « Nous pensions que le réveil tardait à cause des températures fraîches mais nous nous rendons compte que, dans beaucoup de cas, les plantes ne repartiront pas. » Jeudi 8 mars, les estimations donnaient un quart de la sole de blé régionale gelé, un quart qui devrait rester en place et « pour la moitié des surfaces, l’incertitude reste de mise. » Quant aux orges d’hiver, la moitié de la sole devrait être maintenue et 10 à 15 % sont gelées. Les colzas sont atteints à hauteur de 5-6 % mais resteront tous en place.

Les deux prochaines semaines seront déterminantes

« Pour l’instant, les sols sont trop humides. La décision de retourner ou non dépendra des conditions climatiques des deux à trois semaines à venir. Si les conditions de semis sont favorables, la décision de retournement sera plus facile à prendre, surtout pour les surfaces couvertes par une assurance. Orge de printemps, maïs et pois remplaceront les cultures d’hiver. Par contre, en cas de mauvais temps, les cultures devraient rester en place. Il vaut mieux un blé abîmé que n’importe quelle culture implantée dans de mauvaises conditions derrière un blé retourné. » Au global, François Jacques estime que la moitié des blés lorrains devraient être retournés. Sur ses 100 ha de blé et 50 ha d’orge d’hiver, il estime devoir en retourner 80 %. « Je vais revoir mon assolement… Semer du pois sur des parcelles que je destinais à l’orge de printemps et remplacer des orges d’hiver par de l’orge de printemps par exemple. »

Logistique délicate pour l'approvisionnement en semences

Également administrateur de coopérative, il s’inquiète de la logistique d’approvisionnement en semences. « Nous avons prévu des lots de semences. Reste à définir les volumes précis et la période sur laquelle les besoins se révéleront surtout pour organiser le chantier de traitement de semences qui nécessite deux à trois jours de travail. S’il fait beau pendant ce laps de temps, les agriculteurs patientent. Mais si les conditions se dégradent, ils peuvent finalement décommander et la coopérative se retrouver avec des lots de semences traitées sur les bras. »

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